Est-il possible de tomber littérairement amoureuse ? Aujourd’hui j’ai envie de penser que oui.
J’ai découvert Romain Gary par hasard en achetant récemment son livre La promesse de l’aube. Rendu célèbre auprès grand public lorsque le film éponyme avec Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney est sorti en décembre 2017, ce roman a rejoint la tête de gondole de ma librairie et je me suis dit pourquoi pas.
Je suis une inconditionnelle du papier et je reste convaincue qu’aucun film ne saurait égaler les émotions ressenties à la lecture d’un livre. En tout cas pour moi cela n’a jamais été le cas.
Mais j’avoue être toujours assez curieuse de voir comment certains romans ont été adaptés au cinéma et de pouvoir observer la façon dont les intentions de l’auteur ont été retranscrites à l’écran (toujours dans ce sens, jamais dans l’autre car dès lors que je connais l’histoire et que les visages d’un film se sont imposés à moi, le charme de la lecture n’est plus le même).
En l’occurrence, n’ayant pas eu l’occasion d’aller voir le film lors à sa sortie en salles, j’ai décidé de lire le livre avant de le voir. Et là, j’ai pris une claque !! J’ai rencontré un auteur !
Je ne connaissais pas du tout Romain Gary ni son vécu. J’ai pu découvrir à travers les pages de La promesse de l’aube une partie de sa vie, principalement la relation qu’il a entretenu avec sa mère entre son enfance et son jeune âge adulte. J’aurais eu envie de dire tellement de choses sur ce que je pense de cet auteur et de son livre que j’ai eu du mal à freiner mes ardeurs pour structurer un minimum mon propos et vous donner envie de le lire sans vous spoiler.
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Romain Gary : un homme hors du commun et une plume exceptionnelle !
Portrait de Romain Gary par Jean Loup SIEFF
Après avoir lu seulement un livre de Romain Gary, je pense pouvoir dire qu’il se place dans le top 10 de mes auteurs favoris. Je crois avoir rarement été aussi fascinée à la fois par une plume, un style et une narration dans un roman. Je ne sais pas si cela tient au fait qu’il s’agisse d’une autobiographie ou au sens aigu de l’autodérision dont fait preuve Romain Gary dans ce livre. Il a le talent de rendre son récit tellement empreint de sens et d’émotions, et à la fois de traiter l’histoire parfois avec une légèreté et une naïveté qui fait oublier toute la pesanteur de l’ambiance dans laquelle il grandit. J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai ressenti tout un tas de choses en lisant ce livre et j’avais envie de vous le dire !
Il est d’ailleurs le seul auteur a avoir reçu deux prix Goncourt de son vivant. C’est peu dire !
La promesse de l’aube : une histoire d’amour poignante, pesante et salvatrice
Sans trop en révéler sur l’histoire que vous aurez peut-être (je l’espère) envie de lire un jour, j’ai adoré lire le récit de cette relation entre l’auteur et sa mère. Ce sujet m’a passionnée ! D’une part parce que cette relation est très particulière et c’est un sujet sur lequel je n’avais lu avant. D’autre part parce que cela m’a renvoyé à mon enfance d’une certaine façon. J’étais bien loin de la pression qu’a vécu l’auteur, mais je pense que de nombreux enfants, dans toutes les classes sociales, sont amenés à ressentir à un moment de leur vie le poids du désir de leurs parents quant à leur réussite scolaire, sociale ou professionnelle.
Certains font le choix de suivre ces désirs projetés, parfois depuis leur plus jeune âge, étant eux-mêmes convaincus que c’est leur destin, leur vocation. D’autres préfèrent suivre des chemins parfois très différents, en espérant que leur famille comprendra et acceptera leurs choix.
Je me demande si l’on peut vivre heureux en grandissant avec l’espoir permanent d’exhausser le souhait de sa famille. Comment peut-on grandir avec le poids de devoir vivre la réussite qu’un autre n’a pas pu vivre et qu’il projette sur soi ? Comment ne pas se perdre dans ce sentiment de devoir être quelqu’un, mais qui ? Je n’ai pas eu la réponse à mes questions en lisant ce livre, mais j’espère que la lecture des autres livres de Romain Gary m’aideront à y répondre.
Pour l’instant je ne me suis pas renseignée davantage sur le web sur Romain Gary et sa biographie complète. J’ai peur que cela ne gâche un peu la lecture de ses autres ouvrages autobiographiques et oriente mon interprétation. Aussi je préfère découvrir sa vie à travers sa plume.
Mon libraire m’a conseillé de lire « Chien blanc« , ainsi que « La vie devant soi » écrit sous le pseudonyme d’Emile Ajar et pour lequel il a eu le prix Goncourt.
Je suis impatiente de les lire…
Et vous, avez-vous aimé la promesse de l’aube ? N’hésitez pas à partager vos commentaires, j’aimerais beaucoup connaître vos points de vue sur ce livre !!
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